Le 17 février 1923, près d’Ingrandes, la veuve Cardinaux, marchande de poissons âgée de 48 ans, est accostée par un homme à l’allure étrange. Celui-ci lui fait des propositions malhonnêtes. Essuyant un net refus, l’homme profère des menaces et se saisit d’un couteau. L’arrivée d’une jeune fille met fin la scène, mais l’individu ne compte pas en rester là. Il revient sur ses pas, rejoint la jeune fille au lieu-dit Les Justices. Il s’agit de Renée Monnet, 19 ans. D’un geste brusque, il fait tomber sa nouvelle proie au bas d’un talus et tente de satisfaire sur elle ses plus bas instincts. Mais, Renée se débat avec acharnement. L’homme se saisit alors de son couteau, l’ouvre avec les dents et frappe violemment la malheureuse à la gorge. Après avoir dissimulé rapidement le corps dans un ruisseau, l’homme se lave les mains et s’empare de la somme de 6 francs et d’une photographie de sa victime.
Le 8 mai 1923, des « Le voilà, le voilà » montent de la salle d’audience du palais de justice de Poitiers. « Fanfan la Brute », comme on le surnomme maintenant, fait son entrée dans le box des accusés. Son teint terreux, ses cheveux très noirs et lissés, son cou puissant sortant d’une chemise sans col font forte impression. Le premier regard de l’accusé est pour les jurés, mais il détourne vite les yeux. Sans doute a-t-il déjà lu sa condamnation sur leur front sévère. Malgré une plaidoirie éloquente de Me Grasseau, François Legroux est condamné à mort. Son pourvoi en cassation rejeté le 21 juin suivant, Legroux est finalement gracié par le président Millerand le 24 août, à la grande indignation de tout le département.
Sources : L’Avenir de la Vienne
Illustration : Le palais de justice de Poitiers dans les années 1920.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire