Octavie le suit lors de ses moindres changements de garnison, à Toulouse au 117ème d’artillerie, à Montpellier au centre de préparation de réserve, et enfin à Poitiers le 1er octobre 1937, à l’Ecole d’artillerie. Mais à peine arrivé dans la capitale poitevine, le nouvel élève-officier se détache peu à peu d’Octavie. Il supporte de moins en moins son caractère entier, qui lui vaut d’ailleurs, de la part des autres compagnons de l’Ecole, le surnom de « la Panthère ». Sous l’influence de sa famille, Jean se fiance même discrètement avec une jeune fille de bonne famille de Poitiers. Informée de cette nouvelle, Octavie se rend chez l’archiprêtre de la cathédrale et obtient le nom de la fiancée en question. Puis, elle met en demeure son amant de tenir sa promesse de mariage. N’ayant toujours pas de nouvelle, elle songe alors à supprimer celui qui l’a trahie. Le 25 février 1938, vers 19h40, Jean Frié se rend en compagnie de son père au Cercle des officiers. Arrivée devant le garage Bourtineau, rue Carnot, Octavie, qui suit de près les deux hommes, sort de son manteau un revolver acheté quelques heures auparavant et décharge les six balles du barillet dans le dos de son amant. Jean Frié, touché au cœur, décède lors de son transport à l’hôtel Dieu.

Le procès de « la Panthère » s’ouvre à Poitiers, seulement trois mois plus tard, le 18 mai 1938. Lors de son apparition, Octavie Berzin, en tenue de deuil, le visage très pâle caché par un voile noir, fait sensation. A minuit, après des débats riches en rebondissements, l’accusée s’étant évanouie à trois reprises, Octavie Berzin est condamnée à sept ans de réclusion. Elle n’a pas bénéficié de la clémence des jurés, généralement le cas lors des drames dits « passionnels ».
Sources : L'Avenir de la Vienne
Illustrations : Portraits d'Octavie Berzin et de Jean Frié - Octavie Berzin lors de son procès
2 commentaires:
Jean Frié, ami de mes parents, était ariègeois, natif de Lézat.Lèze, comme moi et non Albigeois. Sa soeur Lucie est morte à Lézat en 1964.
Comme quoi travailler avec les journaux de l'époque est une entreprise difficile.
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