mardi 8 avril 2008

Le secret des amants diaboliques

Le samedi 5 janvier 1937, un journaliste de L’Avenir de la Vienne livre ses premières impressions sur le drame qui vient de toucher la paisible commune de Mirebeau. Dépêché sur place le soir même du crime, il écrit sa stupéfaction sur la manière dont on a assassiné les deux victimes, les époux Meunier. Les meurtriers ont agi en plein jour, dans un endroit habité où ils avaient plus de chance d’être vus que de passer inaperçus. Lorsque le chroniqueur arrive dans la tortueuse rue Condorcet du faubourg de la Couture à Mirebeau, « la nuit a déjà enveloppé la campagne dans son manteau des ténèbres ». Les lampadaires, qui jettent une faible lueur, éclairent les voisins et les curieux qui n’ont pas bougé devant la maison des malheureux. Personne n’a rien vu et rien entendu...

Extrait : "[...]Mardi 8 janvier, en début d’après-midi, les accusés sont transférés au palais de justice de Poitiers où ils sont entendus par le juge d’instruction Méron. La femme Gaildreau, vêtue d’une robe noire masquant légèrement sa forte corpulence, est introduite la première dans le cabinet de l’homme de loi. Avec un calme déconcertant, « l’horrible mégère », comme on la surnomme dans la presse, renouvelle ses aveux et avoue n’avoir joué qu’un rôle effacé dans cette terrible histoire. Ce système de défense ne convainc pas le magistrat. Seule une main inexpérimentée, « féminine » selon ses termes, a pu vider, dans une telle précipitation, la totalité du barillet de revolver. C’est ensuite au tour de Chollet d’être interrogé. Pendant près de trois heures,
l’homme ne cède pas devant la force de conviction et les questions du juge [...]".

Illustration : Titine et Chollet, les deux accusés

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