Dans la nuit du 14 au 15 mai 1854, un crime odieux est commis dans le quartier des Arènes à Poitiers. Une fille de joie, Marguerite Morisset, plus connue sous les noms de "la Frisée" ou de la "fille d'Amanda" a reçu près de 52 coups de couteau. Le juge d'instruction Alcibiade Aubin va devoir mener une enquête rigoureuse pour pouvoir retrouver et confondre l'assassin...Extrait : "[...] A 22h, Alcibiade Aubin se rend à la prison pour procéder au premier interrogatoire de Jean-Baptiste Billouin. Le magistrat a eu le temps de prendre des renseignements sur le suspect. L’homme, âgé de 35 ans, est entré comme jeune soldat le 2 juillet 1836 au service du 38ème bataillon de ligne. Tambour, puis fusilier, il intègre en 1839, le 2ème bataillon d’infanterie légère d’Afrique avant d’être libéré du service le 31 décembre 1841. Un an plus tard, il est réadmis au 36ème de ligne comme remplaçant d’un jeune soldat de la classe. Ce qui frappe l’homme de loi, ce sont les nombreuses condamnations dont Billouin a fait l’objet. Celui-ci a été condamné à mort par le conseil de guerre en 1842 pour s’être jeté avec brutalité sur son supérieur. Billouin l’avait « saisi au cou avec un acharnement tel, qu’il a été très difficile de lui faire lâcher prise », mentionne le procès-verbal. L’homme évite l’exécution de justesse et est condamné à cinq ans de fer et à la dégradation. En 1846, il obtient une remise de peine et retourne comme chasseur au 2ème bataillon d’infanterie légère d’Afrique. Le 23 avril 1847, le 2ème conseil de guerre siégeant à Alger le condamne à un an de prison pour vol. Le soldat récidive aussitôt et est de nouveau condamné à la même peine. Libéré du service en 1854 sans recevoir de certificat de bonne conduite, Billouin a donc passé près de dix-huit années dans l’armée [...]".
Sources : Archives départementales de la Vienne, 2 U 1622
Illustration : Le carnet de militaire de l'accusé, Jean-Baptiste Billouin (ADV, 2 U 1622)
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