Dans les années 1920, les campagnes de presse contre les institutions pour jeunes détenus se multiplient. Sous la plume de Louis Roubaud, chroniqueur au journal du Cartel des gauches Le Quotidien, de nombreux articles incisifs, ainsi qu’un livre, Les enfants de Caïn publié en 1925, dénoncent l’atmosphère sinistre qui règne dans ce que l’on nomme les « bagnes d’enfants ». L’évènement tragique qui se déroule en 1927 à la colonie pénitentiaire de Saint-Hilaire, près de Roiffé dans le nord du département de la Vienne, consolide ce sombre tableau.Extrait : "[...] Les évadés, après s’être cachés toute la journée dans les bois, nombreux dans ce coin du département, réussissent à échapper aux recherches et à gagner la ville de Loudun. Ils ont eu le temps de se partager le maigre butin pris dans les poches du surveillant. Planchette s’approprie la somme de 75 francs, Dutertre celle de 26 francs et un briquet. Dubouchet se contente des restes c'est-à-dire du portefeuille et des papiers de la victime. Toujours vêtus de leur uniforme, ils décident de se rendre directement à la gare pour ne pas se faire remarquer. Là, profitant de l’obscurité, ils s’installent dans un wagon de marchandises, espérant que celui-ci sera bientôt attaché à un train. Peu importe la destination du moment que c’est loin des bâtiments de la colonie. Malheureusement pour les fugitifs, le wagon ne quittera jamais la gare [...]".
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