vendredi 12 août 2011

L'image, les mots, l'imaginaire

Au cours de différentes conférences sur le thème des grandes affaires criminelles de la Vienne, il y a une question qui revient régulièrement : "Vous ne faites jamais de cauchemars avec toutes ces histoires sordides ?" Finalement, la réponse est assez simple. Lorsque l'on met seulement des mots sur des crimes de sang (j'en reste à ce type d'affaires) - et même lorsque l'on lit des rapports de médecins légistes - il est difficile de réaliser la dureté des gestes commis, les corps abîmés, les visages meurtris.


En revanche, dès que l'on commence à passer les années 1900 et que l'on tombe sur des photographies (ce qui n'est pas le cas pour la Vienne), le regard porté sur le crime change. L'histoire racontée devient subitement palpable, l'imaginaire laisse la place au réel.

 

Mais plus que les photos de cadavres qui finalement ne m'intéressent peu et ne servent que ce désir de voyeurisme que l'on a en chacun de nous (qui n'a jamais ralenti, lors d'un accident, pour apercevoir ne serait-ce qu'une tâche de sang, symbole de la violence d'un choc), ce sont les personnes qui m'intriguent et les histoires qui les entourent. Ces "anonymes de l'histoire" comme les historiens aiment si bien les nommer, qui un jour sont passés à l'acte ou ont été victime. Là encore, je mets de côté les grands criminels, ceux de sang-froid, mais parle plutôt des désespéré(e)s qui un jour ont franchi la limite. Autant les photos de cadavres coupent l'imaginaire, autant lorsque je regarde les photos ci-dessous issues des archives de la police de Sydney, plus que les faits commis, je me demande quelle a été l'histoire de ces hommes et de ces femmes. Les archives judiciaires, notamment du XIXème siècle, donnent des détails très précis sur des "tranches" de vie, des descriptions de garde-robe, de lieu, un emploi du temps, des propos tenus,... Tout comme pour les héros de roman, parfois on aimerait y ajouter un visage...



Illustrations découvertes sur le site La Boîte Verte

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