
En mars 1855, Marie Briant voulant embrasser une dernière fois sa petite fille avant d’aller se coucher, découvre une substance verdâtre autour de la bouche du bambin. La femme se saisit de son enfant, se précipite chez ses voisins et ôte avec son doigt et un mouchoir le poison. Pendant trois quart d’heure, l’enfant reste inerte avant de reprendre quelques forces et de s’en sortir indemne. Le lendemain de cette terrible scène, Marie découvre du vitriol dans la poche du gilet de son mari. Effrayée, elle quitte définitivement le domicile conjugal et s’installe avec ses deux filles chez ses parents à Glénouze. A cette époque, le divorce en France n’est pas établi, c’est donc une requête de séparation de corps qui est intentée par l’épouse. Après plus de deux ans d’enquête, celle-ci est accordée par le tribunal de Loudun. Excédé, Briant devient incontrôlable. Sa haine à l’encontre de sa belle famille, qu’il accuse d’avoir manipulé son ex-femme, devient à ce point envahissante qu’il se décide à les tuer. Le 18 octobre 1857, il se cache dans la cour des Thibaut armé d’un fusil. Il entrevoit la silhouette de son beau-père et tire avant de s’enfuir. Le vieil homme n’est blessé que légèrement. Jean Briant est immédiatement soupçonné par les enquêteurs et après plusieurs interrogatoires, il finit par tout avouer.
Son procès s’ouvre à Poitiers le 26 novembre 1857. A l’accusation de tentative d’assassinat a été ajoutée celle d’empoisonnement. Au terme d’une audience qui se termine à 23h, le jury déclare l’accusé coupable. Les circonstances atténuantes sont accordées. Jean Briant est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il est envoyé à Brest sous la matricule 7740 et embarque le 1er septembre 1858 sur le navire « La Seine » pour Cayenne.
Sources : Archives départementales de la Vienne, 2 U 1637
Illustration : Un mari vitrioleur à Montmartre dans le supplément illustré du Petit Journal
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