Le 18 mars 1934, René Saulnier se rend chez les époux David, oncle et tante de son ex-femme chez lesquels elle habite depuis un mois. « Je veux voir mes gosses », s’écrie-t-il. L’agressivité dont il faut preuve laisse supposer qu’il est ivre. Son ex-femme lui répond que ses filles sont couchées et qu’il les verra quand il aura payé la pension. Saulnier repart, noie sa colère dans l’alcool. Après s’être emparé de son sabre-baïonnette, il retourne chez les David. Il frappe à la porte. On ne lui ouvre pas. Il brise, avec la crosse de son arme, les vitres d’une fenêtre. Pour éviter que la situation dégénère, Charles David, armé de son fusil, entrouvre la porte et tente de résonner Saulnier. Celui-ci ne veut rien entendre, passe sa baïonnette dans l’entrebâillement et pénètre à l’intérieur. Sur les conseils de son oncle qui sait que Saulnier ne fera pas de mal à ses filles, Anne-Marie se réfugie seule chez des voisins. Pour effrayer l’assaillant, Charles David tire un coup de fusil. Fou de rage, Saulnier frappe les époux avec le tranchant de son sabre. Charles David perdra l’usage de son bras droit tandis que la femme David succombera sous les coups de lame.
Le procès de Louis Saulnier s’ouvre à Poitiers le 31 juillet 1934. L’homme qui pénètre dans le box des accusés ne ressemble plus au fugitif que les gendarmes ont arrêté le lendemain du meurtre. Il est bien rasé, vêtu d’un pantalon de velours et d’une veste flambante neuve. Sans crainte, il affronte l’interrogatoire du président des assises ainsi que les dépositions de son ex-femme et de Charles David. Pour tenter d’atténuer la responsabilité de son client, le jeune avocat de la défense, Me Drouineau, évoque cette « fatale hérédité de fils d’alcooliques ». Louis Saulnier est condamné à 20 ans de travaux forcés et à 10 ans d’interdiction de séjour.
Sources : L'Avenir de la Vienne
Illustration : Photographie de Saulnier publiée dans l'Avenir de la Vienne
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