
Face à la faiblesse de son mari, Angélina-Adélaïde décide de prendre les choses en main. Le 4 février, après avoir dicté à Félix la conduite à suivre, elle se rend chez Louis Gillard. D’une nature farouche, elle n’a aucun mal à « déstabiliser » sa proie. Si bien que lorsque Félix pénètre à son tour dans la maison de son voisin, il le découvre debout près du buffet, le pantalon baissé. Cette fois, Félix ne tremble pas. Muni d’un pic de terrassier, il assène un coup terrible qui fend en deux le crâne du malheureux Gillard. Pour s’assurer que la victime est bien morte, le domestique lui recouvre le visage avec une blouse. Pendant plus deux heures, les époux fouillent minutieusement la maison. Ils repartent chacun de leur côté, Angélina-Adélaïde avec la somme de 400 francs en poche, Félix avec un sac d’oignons sur le dos.
Dès que la nouvelle qu’un meurtre a été commis se répand dans les alentours, la mauvaise réputation de Félix le rattrape aussitôt. Interrogé par les gendarmes, il finit par avouer son forfait. Il dénonce par la même occasion sa femme et déclare que l’argent est caché sous un carreau du sol de leur chambre. Arrêtée cinq jours plus tard, non seulement Angélina-Adélaïde nie énergiquement toute participation au meurtre, mais elle a eu le temps de changer le magot de place. Le procès des époux diaboliques de Beuxes s’ouvre à Poitiers le 27 mai 1895. Aux termes de débats qui n’intéressent guère les journalistes poitevins, Félix Rebufault est condamné aux travaux forcés à perpétuité et sa femme à 10 ans de réclusion. Angélina-Adélaïde emporte avec elle en prison le secret de la cachette de l’argent volé.
Sources : L’Avenir de la Vienne
Illustration : Plan de la scène du crime. La victime habitait au lieu-dit Andrault
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